D'une photo de famille l'autre ; d'un grand-père l'autre...
A 80 ans de distance, Vittorio Gassman campe le grand-père du début et celui de la fin : comme si le temps n'avait qu'une prise superficielle sur La Famigila.
Tel un mosaïste, Ettore Scola, avec sa maîtrise habituelle de la variation - au sens musical du terme, pourrait-on dire - construit le temps, touche après touche, dans un espace toujours le même et pourtant insensiblement modifié.
« La famille = un huis-clos ouvert », semble dire Scola : autour des figures tutélaires ou archétypiques, que l'on voit vieillir, quelques éléments symboliques assurent la permanence en passant le témoin : le couloir où l'on se croise, le livre qu'on se transmet, le repas où l'on s'affronte, où l'on rit.
Un « grand » Scola - mais y en a-t-il de petit ? - servi par une distribution de choix gravitant autour d'un trio d'acteurs chers au cœur du cinéaste : Gassman, Sandrelli, Ardant.
Christel Lavigne