IVe siècle après Jésus-Christ. L’Egypte est sous domination romaine. A
Alexandrie, la révolte des chrétiens gronde. Réfugiée dans la grande
bibliothèque, la brillante astronome Hypatie tente de préserver les
connaissances accumulées depuis des siècles, avec l’aide de ses disciples.
Film féministe ? Péplum philosophique ? Dénonciation du fanatisme religieux
? «Agora» est tout cela à la fois, tourné avec de gros moyens et une mise en
scène «pharaonique» (on est à Alexandrie...). Les amateurs de «grand spectacle»
seront servis mais on s’intéressera aussi à la figure d’Hypatie : cette
jeune femme astronome et philosophe, enseignant dans la bibliothèque
d’Alexandrie à de jeunes hommes (libres mais aussi esclaves), avides de
connaître et fascinés par elle. Elle a choisi de se consacrer à la philosophie
et à la science et de n’appartenir à aucun homme.
Nous voyons comment, peu à peu, monte le fanatisme religieux contre celle
qui, pourtant, exhorte à la tolérance et à l’égalité. Ce film montre
successivement les païens, puis les juifs et enfin les chrétiens, succomber aux
pièges mortels de l’intolérance par rapport aux autres croyances. On ne peut
s’empêcher de penser à des événements d’actualité....
Maguy Chailley