« Le Fleuve aux grandes eaux » dont il est question ici, est
l’imposant Saint-Laurent qui déploie sa splendeur à travers le Québec
avant de rejoindre l’Atlantique. En un saisissant raccourci, F. Back nous
parle de la beauté de ce géant nourricier,… avant que la puissance
destructrice, la rapacité, l’inconséquence de l’homme et de son
industrie, ne viennent à bout d’une vitalité qui paraissait sans limite.
Ce chant d’amour évoque bien sûr le destin de tous les fleuves du monde,
de leur vie qui foisonne et puis meurt sous les coups répétés d’une
exploitation insensée et de la pollution industrielle dont ils sont
victimes.
« L’Homme qui plantait des arbres » traite d’une problématique
inverse : Dans un paysage désolé, asséché, balayé par tous les vents, un homme
seul, obstiné, généreux, reboise patiemment un coin de pays d’où la vie
s’est retirée. Des années plus tard, des villages renaissent, des sources
chantent au cœur d’une incroyable forêt. Cette histoire « merveilleuse » est la mise en image du récit bien connu de Jean Giono écrit en
1953, avec la voix chaude et convaincante de Philippe Noiret.
Grande fresque écologique avant l’heure, hymne émouvant à la nature,
au lyrisme affirmé, voilà deux petits films d’animation au graphisme
épuré et réaliste, profondément intelligents qui s’adressent directement
à notre cœur et à notre conscience, avec l’ambition démesurée de
changer notre vision du monde !...
Roch Hubert