Le film vif et
coloré reste
fidèle à la vie passionnée de Frida
Kahlo, femme
peintre mexicaine exceptionnelle des années 1920
à
1950, compagne de Diego Rivera, artiste officiel de
l’époque,
connu pour ses fresques murales engagées. Leur couple allait
bouleverser et éblouir le monde de l’art et leurs
amours
tumultueuses feront partie des thèmes du film.
Frida s’est
peinte et interprétée
sans rien épargner de ses tourments les plus personnels, la
douleur de son corps est au centre de son œuvre.
Blessée dans sa
chair par un
terrible accident de bus à 18 ans, elle a su transformer sa
souffrance en vitalité et joie de vivre, et les obstacles
rencontrés ne feront que décupler
l’audace et la
volonté de réaliser ses
rêves : « Je
n’ai jamais peint de rêves, je ne peins que la
réalité ». Le film a su
mêler intimement la vie et l’œuvre de
cette
artiste.
Julie Taymor, la
réalisatrice,
met avec subtilité les peintures au centre du film, elle
sait
utiliser l’animation, l’image de
synthèse, la photo pour
illustrer les rêves de Frida, elle a réussi
à agencer des scènes spectaculaires qui donnent
libre cours à
la créativité picturale et
théâtrale de
Frida.
Salma Hayek,
d’origine mexicaine,
incarne merveilleusement le rôle de Frida, elle s’y
investit
pleinement, d’une manière convaincante,
c’est elle-même
qui a porté le projet du film pendant 7 ans :
« Frida
fait partie de ma vie »…
La musique
d’Elliot Goldenthal est
puissante et ponctuée de chants nostalgiques,
engagés
ou oniriques, puisés dans le répertoire du
patrimoine
mexicain et sud-américain.
Frida, la colombe
brisée, a
repris son envol, puisse-t-elle continuer à planer longtemps
dans nos cœurs ?
Michelle Hottier