Rokuchan, un idiot à la
manière
de Dostoïevski, sillonne, au volant de son tramway imaginaire,
le bidonville où il habite avec sa mère - une
espèce
de Cour des miracles attendrissante, un microcosme bigarré
souvent cocasse, souvent tragique.
A la suite de Rokuchan, la caméra
de Kurosawa nous fait « explorer le fond de la
vie »,
selon les termes mêmes du cinéaste, qui porte sur chacun
de ses personnages un regard profondément aimant, d'un
humanisme teinté d'humour et de pudeur.
Filmés avec une maîtrise
consommée des plans et de la lumière, un univers
irréel, une humanité marginale symbolique qui nous
invitent de façon troublante à nous interroger sur nos
propres repères identitaires.
Christel Lavigne